jeudi 19 juin 2008

"I know Kung Fu..."

J'ai toujours été fortement attiré par les arts martiaux.
Peut être parce que le type qui sait se battre devient rapidement assez serein dans la vie. Surtout pour moi qui n'ai pas un physique spécialement effrayant, donc facilement emmerdé (surtout étant plus jeune).
Il y a aussi le côté "tout dépend de moi, donc si je foire, je ne peux m'en prendre qu'à moi même" à la différence des sports collectifs ou nécessitant un accessoire (raquette, ballon, etc...) (j'étais aussi de mauvaise foi quand j'étais plus jeune).

Je passe rapidement sur le karaté que j'ai pratiqué 10 ans. Paradoxalement, c'est celui auquel je me consacra le plus longtemps mais qui actuellement ne m'inspire plus.
Le seul avantage que je vois aujourd'hui est qu'il enseigne de bonnes valeurs, de la rigueur, de la discipline, du respect, etc. Je pense d'ailleurs que les arts martiaux japonais ont une place à occuper dans l'éducation des enfants.

J'ai ensuite essayé l'Aikido. Je voulais à l'époque me donner une complémentarité avec le karaté tant il est vrai que niveau projections, clefs ou travail sur saisies, le karaté c'est zéro.

Et là, j'ai découvert un art martial fascinant. Beaucoup de gens ont une image erronée de l'aikido (quand ils en ont une), imaginant souvent des petits vieux en jupe noire faire des roulades.
Rien à voir. D'abord c'est extrêmement physique. Ce sport demande un investissement total de sa personne. On attaque, on se fait projeter, on se relève, on ré-attaque en courant, on se fait projeter, on se re-relève, on re-attaque, etc... Les prises font de plus souvent très mal (essayez de faire faire un tour à 180° à votre bras, je vous garantie que quand on vous le fait, on y arrive).

Et au delà, ce qui est fascinant, c'est la mentalité de l'Aikido. Le but profond de cet art est de créer l'amour sur terre. Il n'y a aucune attaque en aikido, seulement des défenses qui ne vont jamais contre l'attaque mais dans le même sens qu'elle pour provoquer le déséquilibre et ensuite renverser la situation. Et l'objectif est de pouvoir appliquer cela dans notre vie quotidienne, dans nos rapports avec les autres. Quelqu'un de mauvaise humeur nous dispute ? Au lieu de lui rentrer dedans, il s'agit plutôt de lui répondre "oui, tu as raison" (ça va le déséquilibrer car il s'attendait à une réponse violente) "mais, tu vois, on aurait pu, etc..." (on a accepté son point de vue, maintenant on lui montre le notre = la projection).

Je pourrais parler pendant des heures de cet art, notamment sur ses ramifications "mystiques" (le concept des énergies, le concept de l'aspiration qui va modifier l'espace et le temps de l'attaquant, etc...) mais ce n'est pas le but de cet article.

Je poste ici une petite vidéo de ...Steven Seagal. Et oui, car avant d'être un acteur (et après être devenu gros et guitariste de Jazz), Steven Seagal est un grand maitre de l'aikido, l'un des quelques 7e dan au monde...





Enfin voilà, l'aikido, c'est bien joli mais il faut bien l'avouer : dans la vraie vie, et à moins d'être 9e dan, c'est difficilement appliquable face à une agression non conventionnelle.

Du coup, je cherchais autre chose de plus efficace.
Et c'est là que j'apprenais l'existence d'un cours de Krav Maga dans ma ville. Je connaissais ce sport de combat par mon oncle qui le pratiquait dans les commandos de marines mais je ne savais pas qu'il pouvait être pratiqué par les civils ! (en fait depuis peu, il avait été déclassé confidentiel défense et ouvert au public).
Ni une, ni deux, je m'inscrivais.
Le Krav Maga (Combat Rapproché en hébreux) est d'origine israelienne, inventé pendant les années 40 dans les ghetto juifs et ensuite enseigné dans le Mossad et l'armée israelienne, puis plus tard au gign et autres corps spéciaux.

Il est basé sur l'efficacité absolu. Il n'admet pas de règle, pas de limite de coups. On apprend à faire face à n'importe quelle situation, avec n'importe quelle arme. Rien n'est stereotypé car tout peut se produire.
En Krav, on ne s'embarrasse pas de chichis. Le blocage et la contre-attaque sont simultanés au plus tôt, au plus proche et au plus direct.
Étranglements, menace au couteau, plaqué par un mec bourré, assis et attaqué par un mec avec un tesson de verre, tout se travaille.

Voilà finalement ce qu'il manque aux arts martiaux traditionnels et qui m'a détaché d'eux : le réalisme. La rue, c'est la jungle. Le type qui t'agresse ne le fera jamais avec une belle attaque conventionnelle que tu as travaillé avec un beau blocage sur le tatami. Alors oui, les arts martiaux, c'est joli (art) mais je trouve que ça a perdu un peu de son efficacité avec le temps (on n'est malheureusement plus au temps de samourais et du code d'honneur...). Le Krav n'est pas joli. Il n'y a pas de super tourbillons, d'enroulement de bras, de beau coup de pied retourné sauté. Non, le Krav, c'est simple, direct et donc efficace.

J'ai parcouru toutes les vidéos sur Youtube... et impossible d'en trouver une satisfaisante sur le Krav.
Je mets donc à défaut celle-ci, ce n'est pas la panacée, mais ça donne une idée :



Edit (05/07) : j'ajoute cette vidéo très intéressante d'Aikido. On peut voir là toute la beauté de cet art martial. Il faut, en revanche, bien comprendre que le travail d'Uke (aka, l'attaquant, aka, le mec qui chute, aka, le type qui s'en prend plein la gueule) est fondamental. C'est quasimment lui qui fait toute la beauté de la chose. Même si la défense est parfaite, si l'Uke ne sait pas chuter, il s'ecrasera comme une grosse m.. informe, en plus de se retrouver avec le bras cassé evidemment...



En comparaison, j'ajoute aussi cette courte vidéo de Richard Douieb. On voit là toute l'efficacité du Krav sur quelques saisies (le coup de la cagoule, c'est juste pour se la raconter, ça marche tout aussi bien sans...)

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