mardi 12 août 2008

Bouchons et capuchons

S'il y a bien un truc qui m' insupporte au plus haut point dans ce bas monde (après les guerres, les maladies, le SIDA, la pauvreté, les mines, la violence, la jalousie, l'injustice et l'hypocrisie) c'est bien les bouchons en voiture.

Que de temps perdu, de nœud à l'estomac, de stress, d'énervement et accessoirement de brûlage gratuit d'essence qui en plus de coûter à mon portemonnaie détruit doucement mais sûrement la planète.
Tenez pour info, à Paris, le tronçon de jonction entre l'A4 et l'A86, a décroché le record d'Europe du plus long bouchon d'Europe il y a 3 ans. Yeah, vive l'East Cost !

Histoire de comprendre un peu mieux ce qui me plombe littéralement ma séreinité légendaire, je me suis interessé à la question.

Il faut donc savoir que l'étude scientifique des bouchons (si j'étais rentier et que j'avais du temps à disposition, je rêverai de mener une thèse sur les bouchons et proposer aux municipalités des solutions à ce problème) s'apparente à l'étude de l'écoulement d'un fluide.

Parce que les voitures circulant sur une route ne sont rien d'autres que de petits éléments de fluide circulant dans un tuyau.

Et toujours pour continuer la comparaison avec un fluide, le bouchon se manifeste lors du changement de phase du fluide.
En gros, au dessus de 0°c, l'eau est liquide et en dessous solide (glace).
Il arrive parfois néanmoins que dans certaines conditions, on arrive à amener de l'eau liquide à une température légèrement inférieure à zero.
Et bien dans ce cas une simple petite perturbation du milieu (un choc contre le récipient, par exemple) entrainera une solidification instantanée du fluide, un changement d'état immédiat.


Il en est de même pour les bouchons en voiture.
Dans le cas d'une densité de véhicules limite sur une route (en gros de 25 à 40 véhicules par km selon les conditions de route), un simple petit coup de frein entrainera la formation quasi immédiate d'un bouchon en amont.

Pourquoi ? Parce que lorsque le premier conducteur va freiner, le suivant va freiner davantage pour maintenir une distance de sécurité et ainsi de suite en ralentissant souvent plus que nécessaire.
Il y aura alors formation d'un ralentissement de plus en plus marqué jusqu'à l'arrêt complet d'un véhicule qui se produit en général 2km après le premier coup de patin.
Le ralentissement se propage alors de proche en proche, telle une onde.
On a calculé que cette onde de freinage se déplace à une vitesse de 20km/h vers l'amont.

A la différence toutefois que dans le cas d'un fluide, la diminution du diamètre du tuyau accélère l'écoulement (quand vous pincez votre jet d'eau, l'eau jaillit davantage) alors que dans le cas de l'écoulement des voitures, c'est l'inverse : toute diminution de section (passage de 2 voies à une voie) entrainera un ralentissement pour peu que le nombre de voiture limite soit atteint à ce moment là.

Ainsi les causes des bouchons sont multiples et bien souvent ce ne sont pas celles auxquelles on pense de prime abord. En effet, les accidents et les travaux sont responsable des bouchons pour 13% seulement !
La majorité des bouchons est due aux infirmes perturbations d'origine humaine.
Ce qui me confirme mon impression que plus on est dans une région de pilotes (Paris, Lyon), moins il y a proportionnellement de bouchons à situation identique dans une région de mous du gland (Genève).

Autrement dit, j'ai raison quand je veux égorger le couillon devant moi qui pile pour laisser traverser la mémé qui est encore à 10m du passage.

Pour supprimer les bouchons, il faut donc augmenter le seuil de densité critique sur les routes en favorisant le nombre de voie et en diminuant les causes d'arrêt dans le flux ou de ralentissement.
Ça commence donc par prioriser la voiture sur le piéton (ça, politiquement, ce sera dur à faire passer...), ne pas faire comme ces cons de suisses qui font durer les feux rouges 10mn et les verts 10s, virer les prio à droite, limiter les travaux en journée, etc. Il faut agir sur les zones géographiques sources de perturbation.
Tout ce qui fait freiner entraine tôt ou tard un bouchon.

Du coup, d'aucun ont pensé par exemple équiper les voitures de radar de freinage qui contrôleraient les distances, évitant ainsi aux conducteurs flippés qui freinent trop de générer un bouchon en régulant leur freinage.
Il y a aussi une autre solution (qui me ferait mal mais je serais prêt à l'accepter si elle résolvait le problème dans certains endroits) : réduire encore plus la vitesse maximale autorisée en cas de forte affluence. Comme ça, on est moins tenté de freiner et donc de solidifer le flux.


En attendant que ça arrive, moi, je me suis acheté de la musique zen pour les trajets...

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